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» Le 30 juin 2016 l’Osmothèque fêtait ses 25 ans : quelle belle journée ! Même la pluie a eu l’élégance de nous rendre visite 1 heure avant la manifestation, puis le soleil fût au rendez-vous. Le Campus de l’ISIPCA, à Versailles, où est installée l’Osmothèque attendait les invités.
Tout était prêt.
Surtout les Trésors de l’Osmothèque, ces 25 parfums que nous avions choisis pour accompagner les invités à cet anniversaire. Les dernières réunions de préparation étaient animées lorsqu’il s’agissait de choisir ces fameux 25 Trésors. Chaque osmothécaire avait fait sa propre liste et nous avons dû argumenter pour établir la liste définitive. Le choix s’est porté sur des parfums anciens, disparus, importants dans la genèse de la parfumerie moderne et surtout dont l’Osmothèque conserve la formule pour pouvoir les refaire à l’identique. Le 30 juin, les parfums sont présentés sur trois tables par ordre chronologique. On part de L’Eau de Lubin (1798) pour arriver à Givenchy III (1970) en passant bien sûr par les pionniers de la parfumerie : Houbigant, (Ah, Fougère Royale et son surdosage en coumarine), Coty, Roger & Gallet, les créations de Germaine Cellier (la tubéreuse magnifique de Fracas) etc. Pour plus de commodités, toutes ces fragrances étaient vaporisées dans des filtres de parfumeurs, esthétiques et faciles à manipuler. Une fiche descriptive écrite par Isabelle Chazot racontait l’histoire du parfum placé dans son époque.
La Cave aussi était prête ! Nous avions décidé de l’ouvrir exceptionnellement. Cette réserve tient son nom de son histoire : aux débuts de l’Osmothèque (il y a donc 25 ans) l’ISIPCA avait alloué une salle réfrigérée dans les sous-sols du bâtiment principal et l’appellation « Cave » fut évidente. Depuis 5 ans, nous avons déménagé nos parfums dans une salle contiguë à l’Osmothèque, dans des frigos techniques spécialement étudiés pour conserver nos trésors dans des conditions optimales. Mais la Cave reste la Cave ! Nombreux furent les invités impatients de découvrir cette salle et de s’émerveiller devant ces centaines de bouteilles marron, juste étiquetées de noms et codes.
Les discours aussi étaient prêts. Il fallait raconter la fabuleuse aventure de cette association de parfumeurs passionnés, expliquer sa construction, ses missions, ses réussites et ses projets. Jean Kerléo, à l’origine de l’Osmothèque et désormais Président d’Honneur extrêmement actif, prit la parole pour un discours détaillé et truffé d’anecdotes qui a conquis le public. Notons que nous avions parmi nos invités de jeunes adhérents de la SAO (Société des Amis de l’Osmothèque), élèves parfumeurs pour la plupart et qui n’étaient pas nés en 1991. Selon Jean Kerléo, la genèse de l’Osmothèque peut être divisée en trois étapes : La création de la Commission technique de la STPF (Société Technique des Parfumeurs de France, qui deviendra la SFP dans les années 2000), laquelle commission est chargée de répertorier les parfums existants ou ayant existés et ainsi de créer la Classification Officielle des Parfums. Ensuite, l’expérience personnelle de Jean Kerléo qui fut amené à refaire 12 parfums de la Maison Patou. Et enfin la confiance de Monsieur Dubois qui, regrettant de voir disparaître la marque Millot et certains de ses chef-d’œuvres, fut le premier à confier la formule du fameux Crêpe de Chine (1925) à Jean Kerléo, sous forme de défi, afin de pouvoir constater qu’il était possible de faire revivre des parfums anciens disparus des circuits commerciaux.
Avec émotion Jean Kerléo parla de ses collègues, pionniers de l’Osmothèque, qui partirent à la recherche des parfums perdus, rendant aussi hommage à ceux qui nous ont quittés depuis. En conclusion, Jean Kerléo nous a offert un extrait de La Marche du Siècle dans lequel il apparaît avec Monsieur Antoine Javal, héritier des parfums Houbigant et dépositaire des formules de cette marque, un moment clé dans le démarrage de ce Conservatoire unique au monde.
Pour évoquer le présent et l’avenir de l’Osmothèque, ce fût au tour de Patricia de Nicolaï, Présidente de l’Osmothèque de prendre la parole. Après de vifs remerciements à Jean Kerléo pour ce discours si riche, Patricia de Nicolaï décrivit l’Osmothèque d’aujourd’hui, évoqua les osmothécaires, parfumeurs passionnés, les permanents, Anne-Cécile Pouant, chargée de mission, Chloé Bolze et Rozenn Faribault, apprenties en alternance à l’ISIPCA et les bénévoles qui donnent de leur temps pour faire vivre cette association, en particulier Christine Schweich qui s’est investie dans la gestion des matières premières, oh combien importantes pour la pesée des parfums ! En évoquant l’avenir de l’Osmothèque, la Présidente insista sur la nécessité d’une implication plus forte des parfumeurs, l’importance pour ce Conservatoire de gagner en visibilité et d’un jour pouvoir bénéficier d’une règle d’or : celle du dépôt légal des parfums. Puis elle remercia chaleureusement les partenaires en commençant par la CCI Paris Ile de France (qui héberge l’Osmothèque et qui a permis d’accueillir cet évènement dans ses murs), la FEBEA et leurs représentants qui se sont déplacés pour cet anniversaire.
Le buffet était prêt. Un assortiment de pâtisseries gourmandes, fruitées et fleuries, accompagnées de rafraichissements softs et originaux étaient offerts aux invités.
Beaucoup d’invités avaient répondu présents : commençons par les officiels avec Monsieur Thévenot, député-maire de Vélizy, venu en reconnaissance et reparti complètement conquis, Madame Sylvie Piganeau, conseillère régionale de l’Ile de France représentant Madame Valérie Pécresse et Monsieur François de Mazières, maire de Versailles, un habitué de l’Osmothèque. Jean-Paul Guerlain nous a fait l’honneur de sa présence, lui qui fût de l’aventure dès le début. Nous avons eu le plaisir de recevoir Annick Le Guérer, Michael Edwards, Jean-Marie Martin-Hattemberg et de nombreux fidèles de l’association, toujours fervents défenseurs du patrimoine de la parfumerie. Beaucoup de membres de la SAO avaient fait le déplacement, heureux de pouvoir encore et encore sentir nos Trésors et s’imprégner de l’ambiance si particulière de l’Osmothèque.
Après ce cocktail très convivial ce fût le tour d’accueillir les parfumeurs-créateurs avec au menu : découverte de l’Osmothèque (aussi étrange que cela puisse paraître, pour beaucoup d’entre eux, c’était une première !) suivi d’un dîner dans la cafétéria de l’ISIPCA, transformée pour l’occasion en une salle à manger lumineuse et raffinée. La SFP, (Société Française des Parfumeurs) et la toute nouvelle SIPC (Société internationale des parfumeurs créateurs) s’étaient jointes à l’Osmothèque pour organiser cette soirée tout à fait spéciale. Et oui il est bien rare et difficile d’arriver à réunir 64 parfumeurs ! A partir de 19h30, ils sont arrivés, seuls ou en groupes. Je ne les citerai pas car leur venue à tous était importante. Il y avait des parfumeurs « séniors » connus de toute la profession et au-delà, des anciens élèves de l’ISIPCA, qui redécouvraient le campus, 10, 20 voire 30 ans plus tard. On s’interpelle, on s’embrasse, on fait les présentations, certains se retrouvent, d’autres sont venus de l’étranger pour cette occasion.
Nous avions décidé d’ouvrir la Cave et nos amis les parfumeurs étaient assez curieux de découvrir cet endroit. Pour les avoir accompagnés, je peux parler de leur intérêt pour ce lieu. Ils furent surpris par la quantité de flacons codés et rangés, la rigueur imposée pour la manipulation de ces parfums. Quand je leur expliquais la magie et l’importance d’avoir tous ces parfums pour notre patrimoine, pour l’avenir de notre profession et pour peut-être parfois stimuler leur créativité, j’en voyais certains réfléchir à leur travail et à la petite pierre qu’ils pourraient ajouter à l’édifice de l’Osmothèque. A la vue de certains flacons, parfois un parfumeur se lançait dans une anecdote, l’émotion était palpable, c’est encore la magie de l’Osmothèque !
Après une coupe de Champagne en guise d’apéritif, nous nous sommes tous installés pour notre dîner, selon nos affinités. Sylvie Jourdet, en tant que Présidente de la SFP nous a accueillis par un discours mettant l’accent sur l’importante de ces réunions, la volonté d’organiser des actions communes aux trois associations et la joie de nous voir si nombreux. Patricia de Nicolaï prit sa suite au micro et insista sur le fait que l’Osmothèque était notre maison à nous tous, les parfumeurs, que chacun peut l’enrichir, doit l’enrichir, pour qu’un jour, elle soit reconnue par toute la profession comme le seul et unique patrimoine qu’il faut absolument défendre et protéger comme une perle rare, oh combien fragile !
Ce dîner, outre les 25 ans de l’Osmothèque, permettait aussi de présenter la SIPC (Société internationale des parfumeurs-créateurs). Raymond Chaillan, son président, pris la parole et expliqua ses missions et ses actions qui seront à mettre en œuvre pour défendre notre beau métier, le protéger et le faire gagner en reconnaissance. Avec beaucoup d’emphase et de conviction, il nous a tous invités à nous investir dans ce projet .
Nous étions tous si bien ensemble que nous n’avons pas vu le temps passer, la permission de minuit allait être dépassée (nous devions rendre les locaux ISIPCA) et qu’il a fallu en pousser certains dehors pour ne pas que notre belle Osmothèque ne se transforme en citrouille….
Ce fut une journée extraordinaire !
L’Osmothèque a trouvé sa place dans le cœur des parfumeurs, espérons qu’ils la feront grandir ! »
Emmanuelle Giron
Parfumeur-Osmothécaire
« A LA RECHERCHE DU PARFUM PERDU… »
L’Osmothèque ouvre ses portes tout le mois de juillet, du lundi au vendredi de 15h00 à 16h30*.
Au programme :
– Découverte des parfums emblématiques de la collection
– Présentation de l’orgue de parfumeur et de matières premières
– Visite du cœur de l’Osmothèque : la cave
– 1ère visite : 15h00
– 2ème visite : 15h30
– 3ème visite : 16h00
Tarifs :
– Adultes : 8€
– Étudiants/adolescents : 4€
– Enfants (moins de 11 ans) : GRATUIT
Réservation uniquement par téléphone au : +33(0)1 39 55 46 99
Visites dans les locaux de l’Osmothèque – 36 rue de parc de Clagny, 78 000 Versailles.
* Excepté le mercredi après-midi